Anne de France, duchesse de Bourbon, est l’une des personnalités les plus fascinantes du Moyen-Âge. Tête politique au sommet du pouvoir pendant de nombreuses années, mécène active et avisée, grande éducatrice et écrivaine talentueuse, elle demeure pourtant largement méconnue. Une femme de l’ombre ayant « mis autant de soin à cacher le pouvoir que d’autres le mettent à le montrer » (Michelet). Lumière !
La femme la « moins folle » du royaume
Anne naît en 1461 à Genappe dans les Flandres. Un sang royal coule dans les veines de cette princesse. Celui du roi Louis XI, surnommé « l’Universelle Aragne », l’un des plus habiles hommes politiques du XVème siècle, grand initiateur de la centralisation du pouvoir en France. Après Anne viennent Jeanne en 1464 et Charles en 1470.
Mariée à l’âge de douze ans à Pierre de Beaujeu, de vingt ans plus âgé qu’elle, la princesse reste très proche de son père. Observer Louis XI est pour Anne le meilleur des apprentissages. Elle développe le même instinct politique très sûr. Le roi, grand misogyne s’il en est, reconnaît tout de même les qualités de sa fille aînée, qu’il décrit comme la femme la « moins folle » de son royaume, « car de sage femme il n’existe point en ce monde. »
En 1483, Louis XI sent que sa fin est proche. Sa nature soupçonneuse tourne à la paranoïa : il renouvelle constamment ses gardes et ses domestiques, craignant une trahison. Il se méfie surtout du turbulent prince du sang, Louis, duc d’Orléans, auquel il donne sa fille cadette, Jeanne, en mariage. Les rares personnes autorisées à venir lui rendre visite dans son château de Plessis-Lès-Tours sont son épouse Charlotte, sa fille Anne et son gendre Pierre.
Craignant que certains profitent de sa faiblesse pour lui arracher le pouvoir et saccager toute son œuvre, il prend ses précautions et confie à Anne et Pierre l’éducation et la conduite de Charles qui n’a que 13 ans. Conscient que son épouse n’a ni intelligence ni le charisme nécessaire pour assumer une telle tâche, il a au contraire toute confiance en sa fille. Louis XI expire en août 1483, à l’âge de 60 ans. Anne, 23 ans, doit prendre les choses en main !
La princesse part avec des désavantages considérables. Certes fille aînée du roi, elle n’en demeure pas moins… une fille. N’oublions pas que la France est régie par la fameuse loi salique, inventée de toutes pièces pour empêcher les femmes d’hériter ou de transmettre la couronne, leur barrant (tant qu’à faire) le plus possible l’accès au gouvernement. Les régentes sont tout juste tolérées lorsqu’elles sont veuves ou mères de rois. Anne n’est ni l’une ni l’autre. Elle n’est que la sœur de Charles VIII. Très jeune (trop jeune), elle ne peut pas non plus s’appuyer sur son mari, pourtant plus âgé, car il ne compte pas parmi les plus grands princes du royaume.
Certes, Pierre appartenait à la prestigieuse famille des Bourbons, mais en 1483, à 45 ans, il n’était encore qu’un cadet, un « sire de Beaujeu », et sa fortune n’était due qu’aux services (pas toujours reluisants) qu’il avait rendus à son beau-père. Dans une société encore féodale où prévalait la logique de l’âge, de l’aînesse et des titres, le handicap était très lourd.
Contre toute attente, Anne va imposer son autorité avec une subtilité qui force l’admiration.
« Nul autre ne nous saurait être plus proche et plus fidèle »
Lorsque Louis XI rend son âme à Dieu, Anne et Pierre sont déjà à Amboise avec Charles et deux cents archers de la garde royale. Ils s’enfermèrent avec le jeune monarque dans la forteresse. Comme prévu, le premier à se rebeller est le duc d’Orléans. Il reproche à Charles d’être sous la coupe d’Anne et Pierre, usurpateurs d’un pouvoir qui lui revient ainsi qu’aux grands seigneurs. Le petit roi répond, dans une lettre dictée par Anne :
Si nous voulons avoir auprès de nous notre bien-aimée sœur, si nous plaçons toute notre confiance en elle, personne n’a droit de s’en étonner, vu que nul autre ne nous saurait être plus proche et plus fidèle et que feu notre seigneur et père remit expressément à notre bien-aimé frère le sire de Beaujeu la conduite et le soin de notre personne.
Furieux, Louis d’Orléans multiplie les machinations. Il tente de soulever le Parlement, l’Université et les seigneurs de toutes les provinces pour les rallier à la cause. Peine perdue, Anne a toujours une longueur d’avance et lui coupe l’herbe sous le pied. Maîtrisant comme son père l’art de la diplomatie, elle saisit tout de suite les situations et réagit avec promptitude. Elle flatte les seigneurs, noue des alliances, récompense les institutions pour leur fidélité à la royauté, montre Charles VIII à son peuple… À chaque nouvelle rébellion de son beau-frère, elle trouve une parade.
Les coalitions de grande ampleur tissées par le prince atteignent leur paroxysme en 1486 : le duc d’Orléans fait entrer dans le combat le duc de Bretagne François II, l’empereur Maximilien Ier, le roi d’Angleterre Henri VII. Une ligue se forme. Mais Anne, encore une fois, est la plus habile. Elle louvoie entre les protagonistes, fait des ouvertures aux uns et aux autres, promet des compensations et envoie des lettres rassurantes. En 1488, Anne est parvenue à étouffer toute velléité de soulèvement sans verser une goutte de sang ! C’est un triomphe pour le duc et la duchesse de Bourbon. Orléans est jeté en prison.
« Madame la Grande »
Anne peut désormais poursuivre sereinement l’œuvre de son père, qui s’est attaché à réunifier les provinces françaises. En finesse et avec fermeté, elle met au pas les grands féodaux et travaille à l’élargissement du royaume. Son coup de maître est réalisé lorsque, après la mort du duc François II de Bretagne, elle impose le mariage et sa fille et héritière, la jeune duchesse Anne, avec son frère Charles VIII. L’union, célébrée en 1491, permettra à terme de rattacher définitivement la très convoitée Bretagne au royaume de France.
Maîtrisant comme Louis XI l’art subtile de la dissimulation, Anne laisse désormais, en public, la préséance au jeune couple. Mais dans l’ombre, celle que le peuple appelle « Madame la Grande » continue à gouverner. D’ailleurs Charles VIII et Anne de Bretagne passent de longs mois chaque année à Moulins, capitale du Bourbonnais, fief d’Anne et Pierre et centre névralgique de la vie de Cour. Lorsque Charles VIII s’en va guerroyer en Italie en 1495, ce n’est pas à sa femme qu’il confie la régence, mais à Pierre de Beaujeu… Donc à Anne. Personne n’est dupe. Pierre est en première ligne mais c’est un tandem qui règne. Brantôme rapporte les dires de sa grand-mère Louise de Daillon du Lude, qui a pratiquement été élevée avec Anne de France et l’a beaucoup côtoyé :
Elle ne demeura plus en titre de régente mais seulement son mari, Monsieur de Bourbon, régent. Il est vrai qu’elle lui faisait faire beaucoup de choses de sa tête ; car elle le gouvernait et le savait bien mener.
Une stratégie politique qui témoigne d’une grande intelligence et qui a « berné plus d’un historien » ! Réconciliée avec le duc d’Orléans, elle favorise son accession au pouvoir à la mort accidentelle de son frère, victime d’une hémorragie cérébrale après s’être cogné la tête contre un linteau de porte. Dans le procès qui oppose Louis à son épouse dont il veut se séparer, Anne témoigne contre sa propre sœur, la pauvre Jeanne, clamant que son union avec Louis XII n’a jamais été consommée. Elle permet ainsi à ce dernier d’épouser à son tour Anne de Bretagne… et de garder la Bretagne dans le giron de la France.
De l’architecture et des jardins
Pierre et Anne deviennent duc et duchesse du Bourbonnais en 1488, titre auquel Anne attache beaucoup d’importance. Moulins, capitale administrative du duché, offre un château largement remanié par Louis II de Bourbon entre 1366 à 1375. Protégées par des fossés en eau, quatre ailes s’enroulent autour d’une cour intérieure. Une tour maîtresse monumentale de 47 mètres domine l’ensemble. Le nouveau couple ducal hérite donc d’un château déjà imposant.
Anne le transforme en un palais luxueux digne de représenter la puissance et l’éclat de sa famille. Elle le fait agrandir par une nouvelle aile de 70 mètres de long dans un pur style gothique flamboyant, terminée par une chapelle dédiée à saint Louis. En 1497, elle y accole un Pavillon destiné à recevoir son frère dignement. Si Charles VIII, mort l’année suivante, n’en profitera jamais, le modernisme de ce Pavillon interpelle. Il s’agit de la première construction Renaissance de cette envergure en France. Cependant le style architectural est encore empreint « d’une tradition gothique à la française » : l’exubérance du décor sculpté est typique du gothique flamboyant.
L’aile construite par Anne de Beaujeu part en fumée en 1755, lorsqu’un incendie ravage le château devenu propriété du prince de Condé. Le Pavillon, inscrit sur la toute première liste des Monuments Historiques de Prosper Mérimée en 1840, est heureusement toujours debout !
La duchesse métamorphose complètement les anciens jardins médiévaux. Exit les parterres en carré et les tonnelles, place aux vastes terrasses en escalier, aux grandes allées bordées de bancs et aux fontaines. L’une de ces fontaines, réalisée en pierre de Volvic, « présentait des formes complexes, avec deux étages de bassins et différents jets d’eau. » Les pièces d’eau surmontées de petits ponts et agrémentées de grottes bucoliques suscitent l’admiration des contemporains. Un labyrinthe, un potager, une Orangerie et l’inévitable Ménagerie peuplée d’animaux exotiques complètent l’ensemble.
Anne a hérité de son père la passion des animaux. En 1489, elle écrit à Laurent de Médicis pour lui rappeler la promesse qu’il lui a faite de lui envoyer une girafe car « c’est la bête du monde que j’ai plus grand désir de voir. » Louis XI raffolait surtout des serins, petits oiseaux chanteurs qu’il se faisait livrer par dizaines, voire centaines. Anne en achète 56 qu’elle fait installer dans la grande cage garnie de petits anneaux de laiton doré et de sonnettes du château du Plessis où elle aime résider.
Non loin de Moulins, Anne tombe sous le charme de Chantelle, dressé sur son promontoire au milieu de la verdure. La duchesse transforme complètement le vieux château, fait reconstruire le monastère primitif et édifier son logis contre le prieuré. Par ce logis, elle peut se rendre à la messe sans avoir à quitter l’enceinte du château ! Chantelle est son refuge.
Mécène
Moulins devient le plus important foyer artistique et littéraire du royaume. Anne protège de nombreux auteurs, peintres, sculpteurs et maîtres verriers : les poètes Jean le Maire des Belges et Jean Marot, les peintres Jean Perréal et Jean Richer dit d’Orléans, le sculpteur Jean des Chartres qui réalise de magnifiques têtes en pierre calcaire destinées à orner les niches de son Pavillon, l’architecte Jean Musnier et de nombreux verriers rassemblés autour de Charlot du Moustier, qui réalise des vitraux pour la collégiale de Moulins…
Les peintures commandées par Anne sont remarquables et témoignent d’un goût très sûr. En 1492, elle demande au talentueux peintre Jean Hey de réaliser un triptyque figurant sa famille autour d’un panneau central. Anne s’y fait représenter de manière sévère, suivie de sa toute petite fille Suzanne dont le panneau a ensuite été détaché pour former un portrait à part entière.
C’est à Anne que l’on doit encore une œuvre majeure de l’histoire de l’art, le Triptyque du Maître de Moulins, qui représente une vierge en gloire entourée de Pierre II de Bourbon, de son épouse et de leur fille Suzanne. Cette huile sur bois est considérée comme un chef-d’œuvre, l’aboutissement de la peinture du Moyen-Âge dans toute sa perfection picturale. L’identité de ce mystérieux peintre, nommé dans les archives « Maître Jehan le peintre » et surnommé le Maître de Moulins, n’a jamais pu être établie avec certitude.
Il ne peut s’agir que d’un peintre de premier plan, comme le montre la richesse de sa palette, l’intelligence avec laquelle il situe ses personnages, la présence modérée de réalisme qui se mêle sans heurt à une vision très graphique.
« Splendide et magnifique de nature »
Si Anne paraît austère et sévère sur les rares tableaux qui la représentent, elle vit dans le luxe et mène grand train, comme il sied à une personnalité de son rang. Brantôme décrit la maison de Bourbon comme « l’une des plus grandes et des plus splendides de la chrétienté. » Il précise que c’est grâce à Anne, qui met tout en œuvre pour la faire briller.
« Splendide et magnifique de nature », Anne de France possède une Cour « toujours très belle et grande ». Elle est « toujours accompagnée de quantité de dames et de filles ». Ainsi, la duchesse de Bourbon est la première princesse à donner une telle importance à l’entourage féminin, exemple que suivra Anne de Bretagne.
Pour meubler et décorer Moulins, Anne ne lésine pas sur les dépenses. Elle commande des tapisseries, des tentures de velours brodées, des « draps d’or, de soie et de laine, pannes et fourrures et autres choses pour son plaisir. » Entre autres objets précieux, on sait qu’elle possède « un échiquier d’ivoire à personnages ».
On la dit particulièrement exigeante avec les cadeaux qu’elle reçoit. Un document officiel raconte un épisode se déroulant lors de la première entrée de Charles VIII à Lyon en 1490. Le Conseil de la ville offre à la duchesse un service de vaisselle : bassins, flacons et pots dorés… Madame juge le présent insuffisant compte tenu de l’appui qu’elle a prêté à la ville pour que les foires, transférées à Bourges, soient rétablies à Lyon. Pour se faire pardonner, le Conseil achète aux Capponi, exilés florentins installés à Lyon, une fontaine de marbre très remarquée par la princesse. Ils la font livrer à Moulins pour que Madame puisse en orner son jardin !
La duchesse de Bourbon est aussi une cavalière émérite et une chasseuse aguerrie, à l’image de son père. À la chasse à courre, elle est toujours en tête de son équipage, haranguant sa meute : sa chienne préférée s’appelle Baude. Sans hésiter, elle se jette dans la mêlée, traverse les futaies au galop et ne recule jamais devant la curée.
Femme de lettres et éducatrice
Anne de France est la première d’une génération de femmes brillantes, à la fois têtes politiques et mécènes, qui occuperont une place fondamentale dans l’histoire du XVIème siècle. C’est elle qui forme la plupart de ces maîtresses femmes.
Louise de Savoie, l’une des figures féminines les plus marquantes de la Renaissance, n’a que sept ans lorsque sa mère, une Bourbon, décède. La future mère de François Ier est recueillie par sa tante Anne de France, auprès de qui elle puise l’amour des livres, comprend l’intérêt d’utiliser les lettres et les arts comme moyen de gouvernement et apprend comment utiliser le pouvoir dans l’ombre avec talent… Avant que les fiançailles de la petite Marguerite d’Autriche avec Charles VIII ne soient rompues pour permettre au roi d’épouser Anne de Bretagne, l’enfant est élevée en France par la duchesse de Bourbon pendant dix ans, jusqu’à ses treize ans. Ce n’est certainement pas un hasard si Marguerite deviendra plus tard l’une des plus brillantes têtes politiques de son siècle ! Après la mort prématurée d’Anne de Bretagne en 1515, Louis XII se remarie avec la jeune anglaise Mary Tudor. C’est « Madame la Grande » qu’il sollicite pour inculquer à son épouse « les modes et façons de France. » Anne de France élève encore à Moulins son futur gendre Charles de Montpensier, qui épouse sa fille Suzanne en 1505, ainsi que Diane de Poitiers, la plus célèbre des favorites royales et grande protectrice des arts !
En 1503, Pierre II de Bourbon meurt. Il ne reste à Anne que sa petite fille Suzanne, douze ans, qui devient l’héritière d’une puissante principauté. La duchesse connaît trop les difficultés d’être une femme dans un monde d’hommes. Elle décide de laisser à sa fille chérie des Enseignements pour la guider. Elle choisit d’aller à l’essentiel, divisant son texte en 30 chapitres courts et pragmatiques.
Dans ce texte d’une grande modernité, Anne donne un condensé de sa propre expérience, insiste sur les travers de son siècle et donne ses conseils maternels pour s’en préserver. Elle revient plusieurs fois sur la décadence de la noblesse, dont l’orgueil la rend détestable. Une noblesse qui se nuit à elle-même : « C’est grande pitié, quand noblesse est foulée par ceux de qui elle doit être supportée ! » Pour elle, la vraie noblesse, celle que doit incarner sa fille, c’est celle qui montre l’exemple : « La nature des nobles doit être d’accroître leur renommée de bien en mieux, tant en vertus qu’en savoir » car « noblesse tant soit grande, ne vaut rien, si elle n’est ornée de vertus. » Les nobles doivent gagner par le mérite leur place dans la société et leur rôle au sommet de la pyramide.
Anne met aussi en garde sa fille contre les relations entre hommes et femmes. Le monde est impitoyable. Pour survivre, il ne faut montrer aucune faiblesse et ne confier ses états d’âme à personne. Elle semble tracer son propre portrait lorsqu’elle décrit les qualités indispensables à posséder. Toutes relèvent de la maîtrise de soi :
Toujours un port honorable, des manières froides et assurées, un regard humble, la parole mesurée, constante et ferme, jamais un propos hésitant.
Les Enseignements sont d’abord recopiés avec soin à son attention dans un manuscrit exceptionnel orné des armes des Bourbon-Beaujeu, de sa devise « Espérance » et de dix-neuf enluminures. Offert à Suzanne pour son mariage, le manuscrit change plusieurs fois de propriétaires. Le texte est considéré par les grandes dames du royaume, qui le font imprimer, comme un indispensable. Diane de Poitiers conserve précieusement le manuscrit un temps au château d’Anet. Il finit par atterrir à Saint-Pétersbourg, où il est recopié avec ses miniatures. Fort heureusement car le manuscrit d’origine disparaît dans les années 1930 !
Anne de France meurt en 1522, à soixante-deux ans, dans son château de Chantelle où elle vivait retirée depuis plusieurs années. Elle repose au prieuré de Souvigny, tout proche, en compagnie d’autres membre de la famille Bourbon.
Arrivée au pouvoir comme un cheveu sur la soupe, elle avait fait face à la tempête et s’en était tirée avec l’estime de tous. Devenue duchesse de Bourbon et d’Auvergne, elle avait gouverné ses domaines avec la même habileté. Elle avait par ailleurs posé les premières pierres de la grande cour qui allait désormais caractériser la vie politique française, en rassemblant autour de son frère Charles VIII et des principaux acteurs du gouvernement un savant mélange de femmes, de savants et d’artistes propre à donner l’envie d’être là, à attirer la grande noblesse […], à constituer une vitrine du pouvoir. Pour que les femmes appelées à jouer leur rôle dans ce dispositif puissent le faire, Anne de France s’était attelée à leur formation, d’où sa longue réflexion sur l’éducation féminine, sur la manière de se comporter en société. […] Pour que chacun ressente la supériorité monarchique, elle avait fait bâtir à Moulins un splendide château inspiré des dernières nouveautés italiennes – l’un des premiers du genre en France ; elle y avait rassemblé une bibliothèque impressionnante, appelé des intellectuels, des peintres, des sculpteurs.
Sources
♦ La reine au Moyen-Âge de Murielle Gaude-Ferragu
♦ Oeuvres complètes de Pierre de Bourdeille seigneur de Brantôme. T. 8
♦ Patronnes et mécènes au cœur de la Renaissance française de Kathleen Wilson-Chevalier
♦ Anne de France : Enseignements à sa fille, Édition Tatiana Clavier & Éliane Viennot
♦ Essai sur le gouvernement de la dame de Beaujeu, 1483-1491 de Paul Pélicier
Excellent article qui fait découvrir une femme d’exception!
Merci cher Daniel !
Très intéréssant comme d’habitude, j’aime ebaucoup cette femme ! Par contre je pensais qu’elle était morte à l’abbaye de Chantelle et non au château. Sinon il y a justement un secrets d’histoire demain sur Anne de Beaujeu de quoi en apprendre plus sur cette femme.
En effet c’était bien à l’abbaye, merci 😉
Quelle femme! Quelle intelligence ! Digne fille de son père. Avec un grand sens de la politique et des responsabilités lorsqu’on se trouve au plus niveau de la société. Respect. Et merci pour ce très beau portrait.
J’ai beaucoup aimé mettre en lumière cette femme de l’ombre 🙂
Magnifique hommage à la belle Anne si peu célébrée par les historiens, merci Marie toujours un grand plaisir de vous lire … elle a été aussi très amoureuse de Louis d’Orléans mais c’est une autre histoire 😉
Merci chère Arielle pour ce commentaire élogieux 🙂
Merci pour ces infos fort intéressantes.
Merci 🙂
merci pour la partage, est très interessant
Merci beaucoup !
Je lis toujours avec un grand intérêt et un grand plaisir vos articles bien écrits et instructifs. Merci pour cela et continuez à nous surprendre avec vos articles historiques.
Merci beaucoup pour votre message, cela m’encourage toujours beaucoup d’avoir des retours de mes lecteurs 🙂
Merci pour ce portrait d’Anne de France qui vient confirmer ce que je pensais de la personnalité de cette femme: autoritaire et déterminée. Puisque vous appréciez les anecdotes, je pense en avoir une pour vous. Quand elle prenait ses repas avec Charles VIII, elle lui jetait quelquefois un regard d’une sévérité telle que ce dernier en avait l’appétit coupé!
Cette attitude me semble tout à fait correspondre à sa personnalité
Trés intéressant, comme toujours !
Dommage que l’histoire qu’on nous a appris laissait toujours de côté toutes ces femmes qui ont été de grandes politiques : Alienor d’Aquitaine, Blanche de Castille, Louise de Savoie, Anne de France, etc… Moins glorieuses car pas de grandes victoires militaires à mettre en scène pour » l’édification du peuple » sans doute !
Je rêve d’une saga sur les multiples vies d’Aliénor d’Aquitaine, cette femme incroyable !
C’est tellement dommage en effet ! Et il est vrai que ce n’est pas l’école qui m’a fait aimer l’Histoire… Quel gâchis !
Merci pour ce portrait très vivant de cette femme que je trouve également fascinante. Je me permets un petit rectificatif néanmoins. Il me semble que Louis XII épouse Marie d’Angleterre, petite sœur d’HenriVIII et non sa fille Mary Tudor. À très bientôt !
Un peu dur votre mot sur Louis XI le qualifiant de fourbe. Ce fut certainement un des plus grand et intelligent monarque que le Royaume de France ait connu
Oh oui cela est certain ! Mais la fourberie en politique peut être utile