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Philippe IV à cheval – Velasquez

Portrait équestre du Roi d’Espagne Philippe IV, par Diego Velasquez

Contexte

   Ce magnifique portrait du Roi d’Espagne Philippe IV, frère de la Reine de France d’Anne d’Autriche, a été exécuté entre 1631 et 1636, par le peintre Diego Velasquez.

   Peu de souverains lièrent une relation aussi intime avec leur portraitiste attitré. En ce sens, l’histoire de Philippe IV et de Velasquez est unique en son genre. Le Roi d’Espagne, jouisseur d’art au plus haut degré, sut reconnaître le talent d’un artiste qu’il respectait aussi en tant qu’homme, de sa génération et d’un niveau culturel proche du sien.

   Une série de portraits équestres représentant les membres de la famille royale a été exécutée pour orner les murs du « Salon des Royaumes » au palais du Buen Retiro, à Madrid. Elle avait pour but de glorifier la monarchie Habsbourg, déjà sur son déclin. L’huile sur toile représentant Philippe IV est aujourd’hui conservée au célèbre Musée du Prado, à Madrid.

Portraits équestres du puissant comte d'Olivares et de l'héritier de la couronne d'Espagne, par Velasquez
Portraits équestres du puissant comte d’Olivares et de l’héritier de la couronne d’Espagne, par Velasquez
  • Le comte d’Olivarés n’hésita pas à demander à Velasquez, lorsqu’il composa son portrait équestre (1638), d’élever bien haut les pattes antérieures de sa monture, un robuste cheval andalou : attitude qui évoque la majesté royale et qui aurait du être réservée au Roi ! Ce portrait atteste de la toute puissance du ministre et de la confiance dont il jouit auprès du souverain.
  • Le portrait de Baltasar Carlos laisse voir en arrière plan les environs de Madrid : l’enfant, monté sur son poney, incarne l’espoir de la dynastie. Il est véritablement la fierté de la famille, et Velasquez lui-même était très attaché à cet enfant qui ne vivra malheureusement pas assez longtemps pour succéder à son père.
  • L’épouse de Philippe IV, Elisabeth de France, fille aînée d’Henri IV et de Marie de Médicis (connue sous le nom d’Isabelle de Bourbon en Espagne) a elle aussi eut droit à son portrait équestre. Coiffée à l’espagnole, son cheval blanc harnaché d’or, elle porte une impressionnante robe richement brodée qui retombe presque jusqu’au sol.
Portrait équestre d’Elisabeth de France, par Velasquez

Comprendre le tableau : description

   Ce n’est pas tant l’apparence physique du Roi qui doit retenir l’attention, mais plutôt les couleurs employées par l’artiste, magnifiques, et la pose des deux sujets. La position du cheval comme celle de Philippe IV est extrêmement difficile à tenir, l’instant dure seulement quelques secondes. Le réalisme avec lequel le peintre a réussit à les représenter est d’autant plus saisissant. La bouche ouverte de l’animal, laissant échapper de la salive, accentue encore pour le spectateur la difficulté de la figure exécutée par la monture, qui lui demande beaucoup d’effort.

   Le peintre a représenté un paysage derrière le Roi, vu de dessus, comme si la monture et son cavalier se trouvaient sur une colline ou au sommet d’une petite montagne. Le paysage dans le portrait, c’est une grande nouveauté, l’un des apports majeurs de Velasquez à son art. Le panorama nous montre la montagne de Madrid et, en fond, se détache la Sierra de Guadarrama, ce massif montagneux qui fait office de frontière naturelle entre les plateaux nord et sud de la péninsule ibérique. Enfin, comme sur de nombreux tableaux de l’artiste, le ciel occupe une place extrêmement importante : il est peint de ces bleus, blancs et gris caractéristiques dont usait souvent Velasquez.

Détails du portrait équestre de Philippe IV par Velasquez
Détail du portrait équestre de Philippe IV par Velasquez
Détail du portrait équestre de Philippe IV par Velasquez

   Philippe IV, assis sur une selle richement décorée, se présente comme un homme digne, majestueux, distant, presque impassible, portant son regard au loin.

   Sa posture royale, son profil fier et noble, tout respire la majesté. Le souverain, coiffé d’un grand chapeau noir à plume, est paré d’une armure d’acier bruni piquetée d’ornements en or, d’une culotte de daim et de bottes assortie. L’extrémité de son écharpe carmin flotte sous la bise. De sa main droite il porte le bâton de commandement, tandis que sa main gauche retient, d’un geste souple, les rênes du cheval.

   Celui-ci est vraisemblablement un trotteur châtaigne, les pattes blanches, les crins de la queue et de la crinière longs et soyeux. De petites touches de lumière soulignent les muscles puissants de l’animal.

   Le moindre détail de la position de Philippe IV est pensé. La position du dos, bien droit, la cambrure des jambes, celles d’un cavalier aguerri, jusqu’à l’inclinaison du pied, le talon bien appuyé, tout a certainement demandé une longue observation au peintre. Philippe IV était réputé pour être un très bon cavalier, formé à la prestigieuse Ecole de Vienne. Le résultat est plus que convaincant ! 

♥ Sources ♥

♦ « Velazquez, Masters of Art », by Rosa Giorgi : Velazquez: Masters of Art, Rosa Giorgi, August 2012

♦ Hors-série spécial Histoire du Figaro « Velasquez, le Grand d’Espagne »

♦ Article de ParisMatch : un Grand d’Espagne au Grand Palais

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