La Somme… Ce nom à la résonance tragique rappelle l’une des batailles les plus meurtrières de l’Histoire, emblématique de l’horreur de la guerre de tranchées. Pourtant, à 30 km seulement du front ouest se dresse la commune de Vignacourt, exacte antithèse de l’effroi vécu à la guerre. Site logistique important de l’arrière-front, Vignacourt devient synonyme de joie, d’espoir et d’humanité retrouvée grâce à l’activité photographique menée par les Thuillier, un couple de paysans tout à fait étonnant. 4 000 clichés poignants sont retrouvés en 2011 dans le grenier de leur ferme picarde… À travers l’histoire du couple Thuillier et la mise en lumière de leurs oeuvres, partons ensemble à la découverte de la vie émouvante du soldat au repos pendant la Grande Guerre !
Le mystérieux couple Thuillier
Tous deux issus de familles paysannes originaires de Vignacourt, Louis et Antoinette Thuillier se marient assez jeunes, âgés respectivement de 26 et et 21 ans. Pour subvenir à leurs besoins, ils se lancent ensemble dans une affaire de location de machines agricoles. Ils s’installent dans la ferme appartenant à Louis.
Ce couple insolite est féru de nouvelles technologies. En 1913, Louis acquiert un rare appareil photo à plaques et se lance dans la photographie, apprenant seul à réaliser des clichés de qualité. Il partage cet enthousiasme avec sa femme : Antoinette se passionne pour cet art et devient aussi talentueuse que son mari.
En 1914, Louis est enrôlé comme coursier. En voiture ou à vélo, il traverse la ligne de front pour transmettre des informations entre l’arrière et le coeur des opérations. Blessé dès les premiers mois, il rentre à Vignacourt auprès de son épouse et de leur fils Robert, né en 1912. Sa contribution officielle à l’effort de guerre est terminée. Il ne repartira pas.
Louis et Antoinette décident alors de se consacrer davantage à la photo, vendant leurs services pour une bouchée de pain. Dès 1916, ils improvisent un petit studio dans la cour de leur ferme à Vignacourt. Une grande toile de fond est tendue en guise de décor artistique : elle apparaît sur 80% des photos réalisées. Le couple est alors agréablement surpris de voir affluer civils et surtout soldats, qui se pressent à Vignacourt pour avoir la chance de se faire tirer le portrait !
Le repos du guerrier
Alors que la Somme devient le point de jonction des forces françaises et britanniques en vue d’une offensive sur l’armée allemande, plus de 30 nationalités différentes affluent pour soutenir l’effort de guerre. Ces soldats venus de France, d’Angleterre mais aussi d’Asie, du Maghreb, d’Afrique ou encore du Canada et de l’Australie, ont droit à des périodes de repos fréquentes pour mieux supporter le stress des combats.
Les hommes profitent pleinement de ces courtes bouffées de joie de vivre allant de quelques jours à 2 semaines, qui leur redonnent fois en l’humanité et jettent sur les blessures morales de la guerre un voile apaisant. Beaucoup ne disposent pas d’un temps suffisant pour rentrer chez eux. Alors ils voyagent. Les Australiens par exemple, dès qu’ils le peuvent, choisissent l‘Angleterre, leur « Mère Patrie », pour se changer les idées. La vie londonienne animée ravit les soldats :
Le pub était rempli d’hommes et de femmes. Des nuages de poudre, des lèvres carminées, des sourires coquins, de la douceur en rose et blanc. C’est bon, la vie.
Joseph Maxwell
Plus facile d’accès et tout aussi divertissant : Paris !
Paris ! Paris ! Plein de vie et merveilleux. Sur les boulevards, toute la beauté féminine du monde. L’une d’elles s’est promenée avec moi sous les beaux arbres du bois de Boulogne, d’autres sont venues dîner avec moi.
Lieutenant George Deane Mitchell
Les villages aussi exercent leurs attraits. Les soldats logés chez l’habitant découvrent avec bonheur la population locale, souvent bienveillante.
Quand nous arrivions dans un village français, la première chose qu’ils nous demandaient était si nous allions rester.
Dans le partage et la bonne humeur, ils aident les propriétaires à rentrer les récoltes, à nourrir les poules ou à réparer les toits, remplaçant maris, fils et frères absents ou morts.
Les distractions offertes aux guerriers au repos sont nombreuses et variées : combats de boxe, parties de cricket ou match de rugby, jeux de cartes, d’échecs et de dés ou encore soirées consacrées au spectacle :
Lors de soirées cabaret, les hommes se grimaient pour imiter de célèbres comiques troupiers parisiens ou entonner des chansons grivoises sous le regard bienveillant des officiers.
Cité souterraine de Naours
Ils s’adonnent à des batailles de boules de neige en hiver, s’amusent avec les enfants et … regardent la belle silhouette des jeunes françaises avec convoitise : près de 15 000 Australiens ramèneront dans leur pays une fiancée ou une épouse française !
De nombreux soldats se changent les idées en effectuant de véritables voyages touristiques, visitant tout ce que les environs de leur cantonnement leur offrent de curiosités culturelles. La cité souterraine de Naours constitue l’un des lieux phares à proximité du front de la Somme. Les « grottes » de ce site exceptionnel servaient de refuge aux habitants de la Picardie en cas d’invasion. Des bus entiers font la navette entre les cantonnements et Naours pour faire découvrir cette curiosité aux soldats. Ceux-ci décrivent dans leur journal ou dans leurs lettres les moments intenses qu’ils ont pu y vivre :
Nous nous sommes rafraîchis et avons visité les Grottes. En entrant dans la vieille porte en bois avec notre guide, il faisait terriblement froid. Nous avons marché pendant une heure et traversé des passages et des salles tous creusés par les gens à l’époque des Normands.
Cité souterraine de Naours
Rares sont ceux qui quittent la cité souterraine sans avoir gravé dans la pierre leurs initiales et leur numéro de bataillon. Une façon, à nouveau, de laisser une trace de leur passage sur terre avant de retourner dans les tranchées. Ce sont ces milliers de graffitis très émouvants qui attirent aujourd’hui à Naours touristes et familles sur les traces de leurs ancêtres !
Situé à quelques jours de marche du front, Vignacourt devient l’un des rendez-vous privilégiés des soldats au repos après les horreurs vécues sur le front de la Somme. Et l’effervescence dans le village est surtout provoquée par l’activité photographique atypique du couple Thuillier !
La photographie-postale : attraction de Vignacourt !
En arrivant à Vignacourt, les soldats sont enchantés. Grâce au couple installé dans la ferme du village, ils vont pouvoir donner des nouvelles à leur famille ! De nombreuses photos sont ainsi glissées dans des enveloppes, accompagnées d’une lettre. Les témoignages, extrêmement précieux, se multiplient :
Des horreurs de ces jours, je ne dirai rien. […] Oh Maman, notre nation est grande. C’en est assez de la guerre. Nous nous reposons maintenant dans un petit village paisible et c’est un plaisir de profiter de la douce herbe sous les pommiers et d’oublier les traces de la guerre, de penser à notre douce maison
Extrait d’une lettre d’Horace Parton
Et les soldats prennent plaisir à poser pour les deux photographes, à la fois chaleureux, talentueux et d’une simplicité qui touche au coeur. Dans une lettre à sa famille, l’Australien Jim Holland parle de Louis Thuillier comme de « notre ami photographe français ». Ils se prennent aussi d’affection pour le fils aîné du couple, Robert, qui aime poser avec les soldats en se costumant.
Louis et Antoinette ont chacun leur style, très reconnaissable. Louis est un technicien. Il est spécialiste des photos de groupe ou des photos en extérieur. Le temps de pose est à l’époque de 2 à 3 secondes… Personne ne doit bouger, sinon tout est flou et la photo est ratée ! La charmante Antoinette apporte de la mise en scène. Ses clichés à elle ont un côté théâtral à la fois féminin et moderne. Elle sélectionne dans son mobilier et ses accessoires de quoi agrémenter le fameux drap peint qui sert de toile de fond, représentation d’un ailleurs très italien avec ses colonnes classiques : de quoi s’évader et chasser les sombres pensées…
L’un comme l’autre parviennent de manière saisissante à faire triompher l’humanité sur ces visages d’hommes côtoyant l’inhumain. Le personnalité de chacun transparaît sur les photos, si nettes que la moindre expression prend une puissance inédite. Ces précieuses photographies sont un vrai livre ouvert. Elles disent beaucoup de choses à la fois. Parfois, l’horreur de la guerre se lit dans un regard alors que l’espérance illumine un sourire…
L’espoir est dans leur coeur lorsqu’ils font face à l’objectif, fiers et droits, faisant preuve de courage. Des sourires, parfois narquois, défient le sort que le destin leur a réservé.
Centre d’Interprétation de Vignacourt
Brassage de nationalités où chacun est mis à l’aise par les maîtres des lieux, Vignacourt est aussi un lieu créateur de lien social. On noue des amitiés et on communie dans un même élan de solidarité. Certains camarades posent ensemble, porteurs d’un message, comme sur ce cliché poignant où ils posent avec une pancarte « We want our mumie » (« Nous voulons notre maman »)
Capturées dans la chambre obscure de l’appareil photo, les images sont déposées en négatif sur une plaque de verre. Dans le noir du laboratoire installé dans la maison Thuillier, l’image est fixée sur la plaque qui sera ensuite tirée sur un papier photo au chlorure d’argent. L’exposition à la lumière révèle enfin l’image, capturant ainsi le sujet pour l’éternité.
Centre d’Interprétation de Vignacourt
Après la guerre
La fin de la guerre signe l’arrêt de l’activité photographie du couple Thuillier. Après le fourmillement perpétuel, le sentiment d’être utile à autrui et la construction d’une petite famille sans cesse en mouvement, subitement, c’est le néant. Louis Thuillier se remet très mal de cet arrêt brutal. Il avait tissé de vrais liens d’amitié avec les soldats. La photo était devenue une raison de vivre. Rapidement, Louis Thuillier tombe en dépression et met fin à ses jours en 1931…
Robert prend soin de sa mère et ensemble, ils rangent soigneusement les 4 000 plaques photographiques prises pendant la guerre dans de grandes malles. Ces-dernières sont ensuite remisées au grenier. Les années passent et Antoinette quitte ce monde tandis que son fils Robert possède toujours la ferme de Vignacourt.
À la fin de la Grande Guerre, le Maire de Vignacourt avait fait la promesse solennelle d’honorer les tombes des soldats alliés morts pour la France. En 1988, le nouveau maire de Vignacourt, Michel Hubau, honore cette promesse en baptisant deux rues : la rue du Général Martin et la rue des Australiens. Une belle exposition commémorative est organisée pour célébrer l’évènement. Robert Thuillier demande alors à un ami photographe de développer quelques 300 photos de la collection de ses parents.
Dans les années 1990, Laurent Mirouze, passionné d’histoire de la Première Guerre mondiale, de passage à Vignacourt, découvre avec stupeur ces clichés accrochés dans la mairie. Leur qualité exceptionnelle le laisse bouche bée. Certain d’avoir découvert un trésor, persuadé que d’autres photographies existent, il commence à faire des recherches et à en parler bruyamment dans la presse pour attirer l’attention des médias. Devant sa ténacité, la chaîne australienne Channel Seven finit par s’intéresser au sujet. En 2011, elle décide de consacrer un reportage à cette histoire intrigante…
La fabuleuse découverte
Lorsque l’équipe de 6 journalistes arrive dans le village, armée de questions et de caméras, Robert n’est plus de ce monde depuis longtemps. La ferme est à vendre et… personne n’en veut. L’équipe de télévision parvient tout de même à pénétrer à l’intérieur de la ferme et du logis des Thuillier grâce à Henriette Crognier, descendante du second enfant du couple, Roger. Explorant toute la propriété, l’équipe finit par pénétrer dans le grenier où Henriette assure que sont conservées les photographies. D’énormes malles attirent l’attention des journalistes. Et là, miracle ! 4 000 plaques qui dormaient là depuis près de 100 ans sont découvertes, révélant leurs émouvants secrets. On retrouve même, soigneusement enroulée sur elle-même, la fameuse toile de fond dont Antoinette Thuillier aimait tant se servir pour mettre en scène ses clichés !
Pour les Australiens, la découverte est de taille. Rares sont les témoignages de leurs 295 000 compatriotes engagés volontairement dans la guerre aux côtés des Britanniques et des Français. Aujourd’hui, le Centre d’Interprétation John Monash à Villers-Bretonneux redonne leur place de premier plan à ces soldats Australiens, racontant à l’aide d’une technologie de pointe époustouflante les horreurs vécues par ces hommes d’une bravoure sans faille et qui font preuve d’un sens de humour à toute épreuve.
Dès « l’exhumation » de la collection Thuillier, le devoir de mémoire accélère la mise en lumière des photos. La ferme est rachetée par la mairie de Vignacourt pour en faire un Centre d’Interprétation consacré à l’histoire du couple Thuillier et à leur photos. Les précieuses plaques sont acquises par Kerry Stokes, riche homme d’affaires australiens. Nettoyées, elle sont confiées à l’Australian Memorial War qui les fait numériser.
Puis commence l’identification des soldats photographiés. Vaste quête rendue plus facile par l’extraordinaire qualité des clichés : il est possible de zoomer de manière si précise que l’on distingue le numéro de bataillon, le nombre de barrettes brodées sur l’uniforme (qui correspondent à autant de blessures de guerre), etc… Petit à petit, des noms sont apposés sur certains visages, notamment Australiens car les plaques australiennes sont toutes intactes. Des familles bouleversées découvrent pour la première fois le visage de leurs proches tombés en France !
En 2016, tandis que le Centre d’Interprétation prend forme avec le début des travaux de rénovation de la ferme des Thuillier, une nouvelle découverte fantastique fait grand bruit : on retrouve 20 nouvelles plaques, très abîmées, tombées entre une poutre et un torchis du mur dans le grenier !
Aujourd’hui, le visiteur à la fois ébahi et ému peut se promener dans la ferme des Thuillier et admirer les copies conformes de ces clichés saisissants… Merci à Valérie Vasseur, responsable du Centre d’Interprétation de Vignacourt, qui sait communiquer sa passion et son émotion. Merci à toute l’équipe de Somme Tourisme, pour l’organisation délicieuse de ces journées de découvertes inédites et captivantes !
Alors que je venais de terminer de lire l’article précédent, j’en découvre un nouveau. Merci Marie pour celui-ci aussi ! Belle découverte ! Comme ce doit être émouvant pour une famille de retrouver la trace d’un ascendant, et sur un cliché d’une qualité aussi exceptionnelle (pour l’époque) ! Ce qui m’attriste, c’est le destin de vie de ce photographe après la guerre.
Merci pour votre commentaire ! Il est vrai que c’est une histoire pleine de beauté et aussi tragique pour ce Louis Thuillier…
Encore un bel article, celui-ci très émouvant. Pour nous, qui avons appris à connaître cette guerre aussi horrible qu’inutile. Mais aussi, on peut l’imaginer, pour ces familles qui ont pu retrouver le visage de leur aïeul
Merci Daniel ! Une période que j’aborde moins sur Plume d’histoire mais j’ai vraiment été émue !
Quel bel article ! Je ne connaissais pas le musée de Vignacourt. Ce sera l’objet d’un pèlerinage, ayant un ancêtre tué non loin de là à Montdidier.
Oh oui je vous le conseille !
J’ai beaucoup aimé votre article, ayant moi-même un intérêt particulier pour la guerre de 1914-1918, toile de fond de l’un de mes romans qui a pour thème un drame familial en milieu rural champenois. Votre présentation m’a émue, et je vous remercie de me m’avoir fait découvrir le musée de Vignacourt. Bravo pour votre travail.
Merci beaucoup ! Ravie d’échanger avec une autre passionnée d’histoire et d’écriture
Oh c’est super ! Je suis une descendante de pas mal de Thuillier qui viennent justement de Vignacourt ! C’est super, quelle découverte !
Je suis très touchée de voir que je fais découvrir cette histoire à des descendants de cette émouvante famille !
Magnifique article, très émouvant ! En le lisant, j’en avais les larmes aux yeux, autant pour la tristesse devant le sort de ces milliers de soldats de partout, mais aussi pour l’émotion provoquée par le rayon de soleil apporté à tous ces hommes par ce couple remarquable !!
Et pourtant leur destin est si peu connu !
J’aime beaucoup vos articles et celui-ci tout particulièrement! L’histoire contemporaine nous parle avec davantage de force, il s’agit là d’époques déjà lointaines mais qu’ont vécues nos grands-parents ou arrière grands-parents. Certains de mes ancêtres vivaient dans le Santerre, entre Roye, Péronne et Amiens, dont la quasi totalité des villages ont été rasés entre 1914 et 1918. Il est étrange de parcourir ces villages où ne subsiste aucun vestige antérieur à 1918!
C’est la première fois que j’écris un article sur la Première Guerre mondiale mais le sujet de ce couple photographe était passionnant !
tres interessant cet article
Merci
Merci beaucoup pour cet article. Au titre de la Société d’Histoire à laquelle j’appartiens, j’ai fait des recherches sur les soldats de 14-18 figurant sur le monument aux morts de notre ville et participé à la rédaction d’un article dans le bulletin annuel. Nous aurions bien aimé pouvoir joindre des photos des soldats !
Avec une telle qualité en plus, quel trésor !
Une histoire émouvante que j’ai découvert grâce à votre article très bien écrit. Merci !
Merci pour ce commentaire
Quelle extraordinaire découverte que votre commentaire met bien en valeur ! C’est un témoignage émouvant de cette période où tant d’hommes venus du monde entier ont péri dans des conditions si pénibles.
La découverte de ces photos permet de voir cette période terrible sous un jour différent.
Moi même je suis un passionné de la guerre 14-18 depuis toujours ! et par hasard je suis allé dans Facebook sur le site » Hommage aux poilus « et donc par chance je suis tombé sur votre site qui ma foi très enrichissant !!! Grâce à vous j’ai pu contemplé cette histoire avec passion et un peu de tristesse !.
Donc merci à vous !de tout coeur !!!
Jean – marc .
Merci Jean-Marc ! Il est vrai que l’Histoire est parfois drôle, parfois émouvante, parfois étonnante, parfois fascinante… Parfois tout cela à la fois ! C’est ce qui en fait toute la saveur
Bravo pour cet article très fidèle à la réalité.
Eric Brisse, Président de l’association Maison des Australiens – Vignacourt
Merci beaucoup pour votre retour
Parcourant des sites relatifs à la Première Guerre Mondiale, je tombe sur le vôtre. Quel travail ! Parvenir à faire vivre ainsi un épisode que l’on pourrait qualifier de secondaire de cette période est remarquable. Vous avez une très belle écriture. Limpide, précise et pleine d’émotions. Vous faites vivre cette histoire sans la détacher de son contexte historique avec talent. Merci pour cet attendrissant et passionnant moment et bien sûr, d’avoir fait renaître le couple Thuiller.